MARGOSE

CORINA JULIE oct. 31, 2019

C’EST L’AMER À BOIRE ?

 

Lu sur Internet : « Des chercheurs autrichiens ont mis en évidence une corrélation entre le goût pour l’amertume et les tendances sadiques et machiavéliques. » Pas cool du tout pour ceux qui aiment l’endive, le chocolat noir, la bière, la roquette… Leur unique crime, c’est sans doute d’avoir des papilles aiguisées. Car c’est vrai que le goût amer ce n’est pas aussi courant que le sucré et le salé. Et même que dans la nature, le goût amer est habituellement un indicateur de poison. Enfin, toujours est-il qu’à Maurice, il y a de nombreux adeptes de la margose. Et qu’elle n’a tué personne…

 

UNE CURIOSITÉ

 

Faut-il vraiment vous faire un dessin ? La margose, avec sa forme allongée, est verte et a une peau irrégulière. Une peau de crocodile comme on dit. Ses graines sont particulières, comme rongées, enveloppées dans une pulpe rouge. À savoir que c’est une plante qui rampe, grimpe, file. Sa liane peut même vous faire un joli barrage sur votre mur gris. On la consomme en principe quand elle est vert foncé et ferme au toucher. Elle devient orange rougeâtre à maturité. Pas comestible à ce stade. 

 

ON LUI PRÊTE MILLE VERTUS 

 

On la retrouve beaucoup dans la pharmacopée traditionnelle. La margose est riche en minéraux, protéines et vitamines. D’ailleurs selon certaines études, la margose aurait un impact dans le traitement du diabète. Les fruits possèdent des propriétés hypoglycémiantes grâce à leur teneur en charantine, une substance similaire à l’insuline. Sinon, les feuilles en infusion sont employées en tant qu’anti-diarrhétiques. On avance aussi que la margose inhibe la croissance des cellules cancérigènes.  Son feuillage astringent est estimé être cicatrisant. Les graines sont utilisées comme vermifuges.

 

UN PEU DE JARDINAGE 

 

Scientifiquement connue comme Momordica charantia, la margose appartient à la famille des cucurbitacées. Comme les courges. Originaire d’Asie et d’Afrique, elle n’est pas très diff icile et elle s’adapte dans toutes les régions tropicales du monde. Elle est couramment cultivée à Maurice avec une production annuelle de 419 tonnes sur une superficie de 53 hectares… On la cultive surtout de septembre à mars et on peut la récolter deux mois après le semis. Cela dit, sa culture peut être étendue en hiver dans les régions humides.

 

ET LE PLUS BEAU DANS TOUT ÇA

 

On la mange farcie, sautée, en curry avec du riz blanc. Ou sinon en salade ou en pickles. Souvent après l’avoir laissée tremper 15 minutes dans de l’eau salée pour atténuer son amertume. On aime aussi la voir nager dans les bouillons de poissons et de crabes. On la trouve de plus en plus sous forme d’achards. Le secret avec la margose, c’est de court-circuiter sa saveur prononcée avec du vinaigre, de l’ail, de l’oignon, du citron, de la moutarde. Avis donc  aux nouveaux aventuriers ! Et si vous n’aimez toujours pas, personne ne vous en voudra.

 

 Avec la collaboration de Vedita Oogarah de la FAREI

Source photo : https://www.healthline.com/hlcmsresource/images/topic_centers/4910-bitter_melon-1200x628-Facebook.jpg